Le bruiteur doit reproduire de façon manuelle ou mécanique tous les bruits que l’on « voit » à l’image. Il œuvre en studio, et est le garant du choix des sons qu'il crée et interprète par rapport à l'image. Le bruiteur est un professionnel doté d'une grande sensibilité artistique
Explications avec Marie et Pascal, bruiteurs professionnels qui travaillent en moyenne sur dix films par an. Un parquet qui grince sous les pas, l’ouverture d’une porte grinçante, les flammes d’un incendie ou encore une bicyclette sur le pavé parisien. Voici les sons que peuvent réaliser nos bruiteurs. Leur mission est de reproduire souvent manuellement les bruits entendus à l’image. « Nous ne faisons jamais deux fois le même son , indique Marie. Notre travail nécessite une concertation au préalable avec le monteur son.
C’est important pour restituer l’atmosphère souhaité par le réalisateur. Parfois nous avons les images en amont afin de se préparer, mais ce n’est pas le cas systématiquement», indique-t-elle en ajoutant qu’il n’est pas rare de découvrir les images le jour de la prise de son. « Nous créons parfois des bruits là où il n’en existe pas », précise Pascal, « les pas dans le sable, ça ne fait pas de bruit, et pourtant pour donner du relief à l’image nous faisons les bruits de pas dans le sable, nous trichons par rapport à la réalité.
Nous ajoutons parfois des bruitages hors champs, c'est-à-dire qui ne se voient pas à l’image : si nous ajoutons le bruit d’une porte d’entrée avant que le comédien n’arrive à l’image, on renforce ainsi l’idée qu’il vient de rentrer. La personnalité du personnage peut s’entendre au bruit de sa démarche. C’est pourquoi nous avons toujours une multitude de chaussures, selon le personnage nous choisirons la mieux adaptée.Lorsqu’on déballe notre matériel, le studio ressemble vite à l’étale d’un brocanteur, d’ailleurs nombre de nos accessoires proviennent du marché aux puces : vaisselle, bijoux, chaussures.. Mais bien entendu on ne bruite pas toujours un objet avec le même objet, et c’est là que cela devient intéressant. Un plateau métallique et une fourchette et cela devient une porte qui grince, une agrafeuse pour simuler une arme que l’on recharge. »
La difficulté principale réside dans le fait qu'il faut souvent raccorder un son de bruitage avec un son réel enregistré pendant le tournage. La transition ne doit pas s'entendre. Une première vision de la séquence permet au bruiteur et à l'ingénieur du son de repérer et mémoriser les bruits à reproduire, et le moment où ils apparaissent. C'est une étape très importante car le bruiteur les reproduit dès la deuxième vision. Comme pour le doublage, une bande-rythmo défile sous l'écran. Mais, à la place des dialogues, ce sont ici les secondes, découpées par quarts, qui défilent sous l'image. Cela permet au bruiteur et à l'ingénieur du son de se caler précisément par rapport à l'image.
Cinévent vous propose de découvrir ce métier insolite. Pascal et Marie présenterons leur savoir faire entouré d’une multitude de valises pleines d’accessoires ils vous embarquent dans leur univers et vous ferons vivre une expérience extraordinaire. Nous aurons préalablement glissé quelques accessoires sous chacun des fauteuils des spectateurs pour une séance collective hors du commun. Un team building bruitage géant en salle plénière avec plusieurs centaines de participants.